On en parle de plus en plus sur le net et c'est tant mieux.
France 3 Franche Comté à diffusé le jeudi 5 mars 2009 un reportage sur la révision des SDAGE et la possible interdiction des introductions dans les cours d'eau en très bon et bon état écologique.
Alors que la voie de la protection de l'environnement aurait pu être choisie, c'est plutôt l'image d'une catastrophe économique et écologique qui accompagne la disparition des introduction dans ce reportage... on aura tout entendu !
Voila le lien pour ce reportage (choisir Jeudi 5 mars 2009, à 16min et 20secondes)
http://jt.france3.fr/regions/popup.php?id=c25a_1920&video_number=2
Je ne sais pas combien de temps le site proposera de la visionner alors dépechez vous ;-)
J'avoue être totalement consterné par les propos tenu par le président de l'AAPPMA de la gaule du bas Jura... ce n'est que preuve que notre système d'AAPPMA gérée par des bénévoles non diplomés est ridicule.
Loin de moi l'idée de dénigrer ceux qui donnent de leur temps pour faire marcher ces structures (j'en suis d'ailleurs), mais il est à mon avis temps de reconsidérer qu'une présence scientifique est obligatoire ! On parle quand même d'aménagement de l'espace, d'écologie, de biologie, de gestion... ça ne se fait pas au hasard et un minimum de connaissances est indispensable !
Comme il existe un droit de réponse avec un médiateur de France 3, je me suis permis de les contacter et je vous invite évidemment à en faire de même !
Pour contacter un médiateur c'est à cette adresse FR3 relations
Voila mon message :
" Bonjour,
Je me permets de vous contacter suite à la diffusion de ce reportage sensé informer sur la pêche, les introductions de truites et leur future interdiction.
Pour être moi-même membre du conseil d'administration d'une AAPPMA, mais aussi ichtyologue et diplomé en écologie, je souhaite vous donner mon avis sur les propos tenus dans ce reportage.
Tout d'abord, je voudrais préciser qu'il ne s'agit pas là d'une nouvelle directive européenne mais d'une réforme du Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux, qui est un schéma bien français et introduit depuis 1992 par l'ancienne loi sur l'eau.
Il s'agit donc d'une décision nationale et non européenne, qui intervient lors de la révision périodique de ces SDAGE
Ensuite, le président d'AAPPMA interrogé prétend que les alevinages de truites contribuent à donner des truites sauvages... Or le problème est bien là. Bien que le reportage laisse entendre que ce soit une bonne chose, c'est pourtant tout à fait l'inverse.
Chaque rivière possède une population autochtone de truites détenant un patrimoine génétique particulier. L'introduction d'autres truites de souche différente va effectivement permettre de créer de nouveaux alevins suite à une reproduction sauvage (dans la rivière), mais les alevins ne possèderont pas le même patrimoine génétique et contribueront à polluer la souche de la rivière, voire à la faire disparaitre !
Il s'agira donc effectivement de poissons dits "sauvages", car nés dans la rivière, mais qui n'auront aucunement les caractéristiques des truites autochtones et tenderont même à leur raréfaction ! Tout est dans le vocabulaire, mais l'importance de la notion est capitale, sinon quoi on peut faire dire n'importe quoi !
Enfin, les introductions de truites de pisciculture ne servent qu'à gonfler les effectifs de poissons pour ne satisfaire que certains pêcheurs à l'ouverture de la pêche. Ces poissons supplémentaires servent à donner l'illusion que la rivière est capable de les produire, ce qui n'est pas le cas (si ça l'était, il n'y aurait pas besoin d'introduction, CQFD). C'est très politique et ne sert qu'à vendre des cartes de pêche.
Mais en donnant cette impression, on en oubli la nécessité d'agir en faveur de la restauration des milieux, qui permettrait à terme de retrouver des populations piscicoles en bonne santé et surtout de souche autochtone !
L'interdiction des introductions pourra donc obliger les AAPPMA à agir pour la restauration réelle de l'habitat piscicole et non plus uniquement à proposer des placébos aux pêcheurs.
A notre époque où l'on parle sans cesse de protection de l'environnement, je pense que c'est plutôt cette vision de la chose qui aurait pu être traitée, ou au moins mise en confrontation avec celle choisi dans ce reportage.
Je me tiens à votre dispositions pour tout renseignement supplémentaire, débat ou autre. "
Cordialement,
ROMAIN Mathieu
